Le parti de Berlusconi ne suit plus son leader

di Richard HeuzéLe Figaro del 29.10.2012

Malgré la colère de Berlusconi, les cadres du PDL souhaitent dans leur majorité que le gouvernement Monti continue de gérer l’Italie jusqu’aux législatives du printemps 2013.

Rome

La violente attaque de Silvio Berlusconi contre le gouvernement technique de Mario Monti divise son propre parti, le Peuple de la liberté. Le Sicilien Angelino Alfano, nommé en juillet 2011 secrétaire du PDL par Berlusconi et donné favori dans les primaires de la mi-décembre, prend désormais ses distances avec son mentor politique. Il anime le camp de ceux qui veulent continuer à soutenir le gouvernement technique de Mario Monti jusqu’aux législatives d’avril prochain. Bon nombre de cadres importants du PDL se retrouvent sur cette ligne. Parmi eux, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Franco Frattini, et la numéro deux, Mariastella Gelmini. Tout en «comprenant» la colère de Berlusconi après sa condamnation, vendredi, à une peine de prison pour fraude fiscale, Mariastella Gelmini ne croit pas que l’ancien président du Conseil veuille «retirer la prise du gouvernement» dirigé par Mario Monti qu’il continue, souligne-t-elle, de «tenir en grande estime». Elle plaide cependant pour un changement de la loi de finances, dite loi de stabilité, afin de «faire repartir la consommation» et de «donner de l’oxygène aux entreprises».

Le chef des députés PDL, Fabrizio Cicchitto, partage ce souci d’une nécessaire correction de la loi de finances qui devra être adoptée par le Parlement d’ici au 15 décembre. Mais il juge, en revanche, qu’il convient d’éviter toute crise politique qui pourrait faire flamber les taux d’intérêt sur la dette souveraine de l’Italie.

«La politique n’a pas besoin de chantage»

D’autres au PDL, dont bon nombre d’éléments féminins, se rangent derrière le Cavaliere, qui a lancé samedi un ultimatum à Mario Monti, ouvrant la voie à des élections anticipées dès le mois de février. C’est le cas de l’économiste et député Renato Brunetta, rapporteur de la loi de finances devant la Chambre des députés. Il juge, comme Berlusconi, que la loi de finances «aggrave la récession» et qu’il faut «la réécrire entièrement». Il s’étonne qu’on reproche de tels propos à Silvio Berlusconi alors que le leader de la gauche Pierluigi Bersani a dit «exactement la même chose huit jours auparavant sans que cela suscite la moindre réaction». Renato Brunetta affirme aussi qu’il partage pleinement les dures critiques de Berlusconi contre Angela Merkel et ajoute: «Une grande partie des Italiens sont du même avis. La chancelière a imposé la récession à l’Italie. Un changement de route s’impose.»

Dans le camp des modérés, la charge la plus sévère contre le Cavaliere vient des centristes de l’UDC. Leur leader, Pier Ferdinando Casini, accuse l’ancien président du Conseil d’«avoir dévasté ces dernières années l’unité des modérés»: «En vingt-quatre heures, il est passé de l’éloge à l’attaque, puis aux menaces. La politique n’a pas besoin de chantage.» Casini veut croire qu’il se trouvera au sein du PDL «un grand nombre de modérés qui ne sont plus disposés à risquer la cohésion du pays».

Le résultat électoral de la Sicile n’ajoutera certainement pas un élément de stabilité dans ce paysage politique. Abstention record et forte affirmation de la liste antisystème ont marqué dimanche ces élections locales dans l’île. À peine 2,2 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes. Soit un taux d’abstention de 52,8 % contre 40 % lors de la précédente consultation de 2008. Le Mouvement Cinq Étoiles de Beppe Grillo, qui a mené une campagne tonitruante en proclamant qu’État et Mafia sont «exactement la même chose» et que «la Sicile n’a pas besoin de l’Italie», arrive en tête, devant le Parti démocrate (gauche) et le PDL de Silvio Berlusconi.

Fonte: Le Figaro

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